Yves Bayle

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« Atteindre le succès dans la finance : Aperçus et conseils d’un vétéran de 35 ans – Une interview avec Yves Bayle »

Rencontrez Yves Bayle, un vétéran de l’industrie financière avec plus de 35 ans d’expérience en gestion et finance. Né en France et parlant couramment français et anglais, Yves a construit une carrière réussie dans la banque et la finance, aboutissant à la création de son propre groupe d’entreprises très prospère, FAST Ltd, en 2004. Avec un solide historique d’innovation et de leadership, Yves est considéré comme l’un des leaders les plus respectés et accomplis de l’industrie. Il est expert pour naviguer dans le secteur et a des conseils précieux pour ceux qui cherchent à démarrer une carrière dans la finance et devenir de bons hommes d’affaires. Dans cette interview exclusive, nous plongerons profondément dans les réflexions d’Yves sur l’industrie financière, ses conseils pour commencer une carrière dans la finance et les secrets de son succès.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes professionnels cherchant à se lancer dans la finance?

Tout d’abord, la motivation est primordiale. Une carrière se construit dans la durée et nécessite un effort quotidien. Il faut être enthousiaste pour exceller dans son travail et choisir une carrière dans la finance doit être le résultat d’une réelle réflexion. Ensuite, le secteur financier est vaste et peut être segmenté en 4 grandes disciplines : finance d’entreprise, gestion d’actifs, audit et conformité, contrôle de gestion. Chacun de ces métiers nécessite des connaissances et des compétences spécifiques, il est donc important de se poser rapidement la question du métier que l’on souhaite exercer et de s’orienter vers cette spécialité. Enfin, le plus important : se consacrer entièrement à cet objectif.

Quelles sont, selon vous, les qualités ou compétences clés nécessaires pour réussir dans l’industrie financière?

Selon la spécialité choisie, certaines compétences sont plus recherchées que d’autres, en particulier dans des domaines d’activité très spécialisés tels que la conceptualisation ou la gestion de produits dérivés où une maîtrise parfaite des mathématiques est indispensable. De manière générale, la rigueur, la capacité à communiquer avec les collaborateurs ou les clients, les compétences interpersonnelles, une véritable capacité d’analyse et être proactif sont nécessaires. L’adaptabilité à des situations difficiles fréquentes est également importante.

Pouvez-vous parler de l’importance du réseautage et de la construction de relations professionnelles dans l’industrie financière?

Je vous raconte une anecdote ; lors de mon premier entretien d’embauche à Chase Manhattan Bank, on m’a posé cette question à la toute fin de l’entretien : « pour vous, qu’est-ce qu’un banquier exactement ? » Je me souviens avoir tenté, tant bien que mal, de bafouiller une réponse aussi désolante que banale, telle que « une personne de confiance, rigoureuse, etc. etc. » On m’a vite coupé la parole ; « Non, absolument pas, un banquier est un carnet d’adresses, une personne ayant beaucoup de relations qui peuvent aider à développer les affaires ». C’était en 1983 et la personne en face de moi était le SVP Europe… Le « réseautage » en tant que tel n’existait pas, les outils de communication étaient d’une efficacité ridicule comparée à ceux utilisés maintenant, mais le besoin d’échanger des informations et de développer des relations a toujours été primordial. Le réseautage, physique ou virtuel, n’est pas seulement important, il est essentiel au développement des affaires. Je reste convaincu, cependant, que le réseautage ne se mesure pas en nombre et dans les excès que cela peut représenter. Il est souhaitable de privilégier les réseaux sociaux professionnels, tels que LinkedIn, et d’être reconnu comme spécialiste dans certains domaines. En bref, y apparaître judicieusement.

Pouvez-vous partager des conseils pour percer dans un domaine spécifique de la finance, comme la banque d’investissement ou le capital-investissement ?

Investir dans le capital-investissement, c’est investir dans l’économie réelle en soutenant la croissance de l’entreprise, notamment en lui donnant les moyens financiers et relationnels pour accélérer son développement. La subtilité réside dans l’alignement des intérêts entre les investisseurs et les dirigeants. L’objectif du capital-investissement est de maximiser la valeur de l’entreprise et pour cela, il est nécessaire de faire grandir l’entreprise en question et d’augmenter ainsi sa rentabilité. Pour éviter de grandes désillusions, il est souhaitable de bien connaître les dirigeants de l’entreprise et de baser sa décision sur des connaissances techniques approfondies et des secteurs d’activité très judicieusement choisis. Un plan stratégique pluriannuel doit être validé, et toute dérogation à ce plan doit faire l’objet d’un accord. La période d’investissement est relativement longue, généralement un cycle de 5 ans, mais la rentabilité attendue doit être importante, notamment pour rémunérer le risque d’illiquidité des investissements réalisés. Les options de sortie font partie intégrante de la stratégie d’investissement. Évidemment, le Graal absolu est d’amener l’entreprise à une introduction en bourse.

Pouvez-vous parler des erreurs courantes que vous voyez les jeunes professionnels commettre dans leurs carrières et comment les éviter ?

L’erreur la plus courante est de croire que rien ne peut vous arriver parce que vos résultats sont excellents et de montrer une certaine forme d’arrogance envers votre équipe ou envers la direction. Le succès est grisant. Être et rester performant conduit à prendre plus de risques ou du moins à s’exposer davantage dans la prise de décisions stratégiques ou techniques fortes et différentes. On vous loue quand tout va bien, on vous blâme cent fois si les choses tournent mal. Une carrière est longue et se construit dans la durée, avoir un comportement sobre et respectueux permet de s’appuyer en interne sur des équipes soudées et une direction bienveillante. Le partenaire de l’un de mes cabinets de conseil lorsque j’étais PDG d’IBL m’a dit un jour « Yves, à ce stade, tu devrais faire moins d’affaires – c’est-à-dire laisser tes équipes le faire – et plus de politique… « Il avait sacrément raison.

Quel rôle pensez-vous que l’éducation joue dans la construction d’une carrière réussie en finance ?

Une formation solide est nécessaire pour entrer dans le secteur financier, mais elle n’est pas – loin de là – suffisante pour réussir. Il faut y ajouter une grande détermination et motivation.

Pouvez-vous parler de l’importance de l’auto-motivation et de la détermination dans une carrière en finance ?

Règle essentielle : il faut aimer son métier et s’y épanouir. Les efforts qui doivent être faits sur le long terme sont comme un marathon… se fixer des objectifs clairs et se donner les moyens de les atteindre. La motivation est l’essence de la performance. J’ai compris cela très rapidement, dès mes premiers jours de travail chez Chase Manhattan Bank. La compétition s’annonçait rude, et remporter ce genre de compétition vous amène à dépasser votre fonction. Une sorte de choc électrique après l’école… Dépasser ses fonctions vous amène à une connaissance plus approfondie de certains scénarios ou dossiers, vos collègues ou votre direction vous demande de résoudre ces problèmes, vos compétences sont alors reconnues… c’est la première étape de la reconnaissance de vos capacités supérieures. En règle générale, la direction s’exerce par la compétence.

En tant qu’homme d’affaires prospère, quelles stratégies ou habitudes avez-vous trouvées cruciales pour réussir dans les affaires et l’entrepreneuriat ?

« Estimer le défi, analyser les faits, trouver la stratégie appropriée et agir » Tout est dit en quelques mots… 2/3 des affaires ou transactions qui me sont proposées ne passent pas cette équation.

Pouvez-vous discuter de l’importance de la flexibilité et de l’adaptabilité dans l’industrie financière et dans les affaires en général ?

La flexibilité désigne la capacité d’une économie ou d’une société à s’adapter aux conditions changeantes, et donc à permettre de réduire l’effet des chocs et de poursuivre les ajustements tout en favorisant la vigueur soutenue des affaires. Ces dernières années ont marqué un bouleversement dans la manière de communiquer, de consommer, d’offrir ses services. Financiers ou non. Les bouleversements liés au COVID et post COVID ont conduit les entreprises à penser et agir différemment. Les banques ferment leurs agences, le virtuel est à l’ordre du jour. Adapter son offre est absolument essentiel pour survivre. Nous vivons dans une époque de changements rapides et l’environnement international évolue constamment. L’incertitude, les risques et les chocs font désormais partie du paysage économique.

Enfin, pouvez-vous partager des leçons ou des expériences spécifiques qui ont été particulièrement précieuses pour vous dans votre carrière et vos poursuites commerciales ?

L’expérience conduit à observer des règles, notamment connaître ses dossiers sur le bout des doigts, sinon les décisions prises sont incertaines et peuvent se retourner contre vous. En 1992, j’étais un jeune directeur du « Département Corporate ». Chaque trimestre, je préparais un rapport d’activité destiné au conseil d’administration. Je me souviens très bien qu’un point que j’avais soulevé concernait les difficultés rencontrées pour la création d’un fonds d’investissement pour la Banque Lazard à Paris, premier fonds d’investissement « hedge » long/short investissant produits  dérivés. Cette remarque aurait dû passer inaperçue noyée au milieu de mon rapport. C’était sans compter l’intervention d’un des membres du conseil ex-directeur de la salle des marchés d’une grande banque. On m’appelle au débotté et me voila assailli de questions très techniques. J’ ai répondu à toutes les demandes et décrit en détail les problèmes liés aux calculs des marges, des stop, des ratios d’investissement, j’ai même utilisé le paperboard ….. Mes explications étaient solides et ma compétence reconnue, c’est ce que j’appelle connaître son dossier sur le bout des doigts..