Yves Bayle

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La Philosophie du Management — Comprendre Plutôt Que Plaire

Vous avez dit : « Je ne cherche pas à me faire aimer, je cherche à me faire comprendre. » Pouvez-vous expliquer cette phrase ?

Voici comment je pourrais résumer ma philosophie du management : je ne cherche pas à me faire aimer, je cherche à me faire comprendre. Un bon manager doit être clair et cohérent dans ses attentes. Le but n’est pas de rechercher l’approbation ou la popularité, mais d’établir une compréhension mutuelle pour favoriser la performance. Les relations au travail reposent sur la confiance et la responsabilité, pas sur des sentiments personnels.

Vous mentionnez que le management repose d’abord sur la compétence. Pourquoi est-ce si crucial ?

Première certitude : le management se mesure en compétence puis se transforme en échelle de performance. La compétence est la pierre angulaire d’une équipe performante. Elle permet d’instaurer une crédibilité et de prendre des décisions informées. Un manager compétent est à même de guider son équipe, de résoudre des problèmes complexes et de s’adapter aux évolutions. Par ailleurs, la compétence inspire confiance et respect, des éléments indispensables pour motiver les collaborateurs.

Vous insistez sur le rôle des managers dans le recrutement. Quelle est leur importance dans ce processus ?

Les relais entre la direction générale et les employés sont les managers qui, d’une part, doivent être recrutés avec la plus grande attention et, d’autre part, doivent participer activement au recrutement de leurs propres équipes. Lorsqu’un manager participe activement au recrutement, il s’implique dans le succès de l’équipe, ce qui crée un cercle vertueux de responsabilité et de performance.

Vous semblez sceptique envers les jeunes managers sans expérience. Pouvez-vous expliquer ?

Le manager doit être compétent. Il doit avoir une expérience approfondie de son métier et la transmettre à son équipe. Des managers âgés de 23 ans, peu importe leur cursus ou leurs réelles aptitudes, ont une profondeur de connaissance trop faible. Je ne suis pas sceptique envers la jeunesse, mais envers le manque d’expérience. La compétence ne s’acquiert qu’avec le temps et les situations variées. Cela dit, un jeune professionnel motivé et bien encadré peut évoluer rapidement.

Vous présentez la compétence comme un investissement. Que voulez-vous dire par là ?

La compétence se paie, mais ce n’est pas un coût au sens économique du terme, c’est un investissement sur le moyen terme. Investir dans la compétence, c’est garantir la croissance durable de l’entreprise. Une compétence solide au sommet se diffuse naturellement dans toute l’équipe, évitant ainsi les erreurs coûteuses et stimulant l’innovation.

Vous parlez de « management des compétences ». En quoi cela consiste-t-il ?

Le management des compétences consiste donc à développer les compétences de chaque membre d’une entreprise pour permettre d’atteindre les objectifs de cette dernière. Il s’agit de développer une intelligence collective en harmonisant les forces individuelles et les compétences. Cette approche permet de créer un environnement de travail où chacun est valorisé et peut être performant tout en restant aligné avec les valeurs de l’entreprise.

Comment mettez-vous en place cette stratégie dans une entreprise ?

Durant mes différentes expériences professionnelles, j’ai toujours été un fervent défenseur de mettre en place progressivement le management des compétences. Cela demande une planification minutieuse :

  1. Si une démarche de gestion des compétences est mise en place, le manager récupère les données et prend la main sur la direction des ressources humaines.
  2. Ensuite, il travaille en étroite collaboration avec la direction pour identifier les domaines d’enjeux sur plusieurs années et déterminer son champ d’action.
  3. Le ou les managers gèrent ensuite le centrage de compétences collectives et passent en revue les processus de l’entreprise.
  4. Ils étudient les profils de chaque collaborateur de l’équipe et ses compétences, puis travaillent à leur formation (acquisition de nouvelles compétences, développement des anciennes, etc.).

Quels sont les avantages concrets pour une entreprise ?

En premier lieu, vous constaterez une augmentation de la performance globale de votre entreprise. Un bon manager optimise la performance globale en assurant une meilleure gestion des équipes, du temps et des projets. En mettant à profit ses connaissances, il peut tirer son équipe vers le haut en suscitant l’engagement de ses collaborateurs. Deuxièmement, cela améliore l’image de marque de l’entreprise. Un environnement de travail positif, créé par des managers compétents, attire des talents et renforce la fidélité des employés existants. Enfin, cela favorise une rétention accrue des collaborateurs. Lorsque les employés se sentent écoutés et valorisés, ils sont plus enclins à rester.

Un dernier conseil pour les futurs managers ?

Aux futurs managers qui me liront, soyez et restez à l’écoute de vos équipes, communiquez de manière efficace et constante, et surtout… montrez l’exemple.